Les Journées Nationales

journées belges

 

La première journée eut lieu les 20 et 25 décembre 1914 au profit des réfugiés belges qui fuyaient l'invasion allemande, à l'initiative du Secours National.

Elle fut nommée "la journée du petit drapeau  belge"

Le gouvernement belge, suite à l'invasion, se réfugie au Havre dans l'immeuble Dufayel.

Le Secours National organisa cette journée de quête. Un petit drapeau avec comme indication sur une face JOURNÉE / DU PETIT DRAPEAU / BELGE et au dos DÉCEMBRE / 1914 a été édité, soit 10 millions d'exemplaires pour la province et 4 millions pour la capitale et 700 000 exemplaires pour la Banlieue. A Paris, les sociétés de la Croix Rouge se chargent de la distribution. On trouve, en outre, de nombreux drapeaux en papier, des cocardes, des  objets en tissu. Aucun document concernant l'organisation de cette journée n'a été à ce jour retrouvé. De même aucune référence à un éditeur a pu être établi. Il semblerait que la plupart des drapeaux, cocardes, fleurs en papier, tissu ou celluloïd étaient de fabrication locale et artisanale.

D'autres journées furent organisées en 1914 et 1915 comme la Journée de Dinant, la Journée de Liège, les Journées du Roi Albert 1er… Ces journées sont nombreuses et variées. Des cas d'émissions frauduleuses ont été décelées.

Ci-dessous, une photographie de quêteuses de la Journée du Petit Drapeau Belge, de décembre 1914.

(Au dos, texte au crayon qui le précise.)

Ci-dessous:

 

Breloque signée G.Devreese (1861-1941) : Godefroid Devreese est un sculpteur belge de renom.

 

Au revers, aux côtés de quelques fleurs, E. PICARD pour Edmond Picard, juriste, homme de lettres et homme politique (1836-1924).

 

"L'ASSISTANCE DISCRÈTE" : pendant la guerre, en Belgique notamment, la petite bourgeoisie a été, comme les milieux plus populaires, touchée par les restrictions diverses, au point d’être réellement dans le besoin. Rechignant à partager avec les plus pauvres, la soupe populaire, l’œuvre « l’Assistance discrète » s’est chargée de recueillir et de distribuer l’aide nécessaire (vivres, médicaments, argent) en toute discrétion, ce que souligne la légende du revers « Donne et tais-toi ». Cette breloque en bronze a été éditée par l'atelier de Fonson Frères. Une première version fut sortie en 1915 avec la légende au revers de « Souvenir de nos années terribles / 1914-1915 », elle est présentée ci-dessous . Celle, éditée en 1916, avec la date du 30 juillet, pourrait être assortie à une journée de quête.

 

 

L’œuvre de la Soupe à Liège

médaille en argent très rare (R3). Avers: une mère et son enfant sur les genoux, Un Grand Merci, signature G Devreese

Revers: soupière fumante avec une louche, Liège / L’œuvre de la soupe / 1914-1919

 

 

En Belgique, dès l'occupation allemande, la question du ravitaillement des populations civiles s'est cruellement posée. L'industriel Ernest Solvay et le diplomate Émile Franqui, furent à l'initiative du Comité National de Secours et d'Alimentation (le CNSA). Grâce au concours des États-Unis et placé sous l'égide d'ambassadeurs « neutres » (Espagne, Pays-Bas, États-Unis), le CNSA, de droit privé, va, durant toute la durée du conflit, s'acharner à mettre sur pied un vaste réseau de distribution de vivres mais aussi de consultations pédiatriques, de repas scolaires, d'aide aux chômeurs … En bref, on peut dire qu'il va, malgré les difficultés, fournir tout ce qui va cruellement manquer aux belges mais aussi aux populations du Nord de la France.

 

« L’œuvre de la soupe » à Liège, dans le cadre du CNSA, fournira aux plus pauvres, 35 000 litres de soupe, ce qui représente 45 000 portions. Dernière acquisition : l'œuvre de la soupe pour Namur.

 

 

 

 

Journée Belge du 1er octobre 1916

Organisée par les Dames du Hainaut

Les Amis de la Belgique

Œuvre de Secours

aux Troupes, Réfugiés et prisonniers de Guerre Belges

Société Française dont le siège social se trouve dans la ville de Le Mans en France. Peut-être daté de 1915 ?

Rare : R3.

Bien que ce livre ne soit pas dans le thème des journées de quête, il est à lire pour ceux qui s'intéressent à cette période.

Émile Verhaeren, poète belge, outre qu'il décrit les exactions dont son pays a été la victime de la part de la soldatesque teutonne, nous dresse un portrait des idées qui circulaient en Allemagne, bien avant la première guerre mondiale. Dans une analyse clairvoyante, il rappelle l'état d'esprit des intellectuels et de la population par effet de mimétisme. Nous sommes, aujourd'hui, étonné, à le lire, que la politique allemande de l'entre deux guerre, était en germe dans tous les aspects qui ont fait le national socialisme, et que nous pouvions attribuer à la revanche du diktat de Versailles, qui fit le lit d'Hitler. D'autres véhiculaient ses thèses bien avant qu'il ne les exprime. Et pour cause. Le livre de Verhaeren a été écrit en 1915 et, à cette époque, Hitler vient en octobre et novembre 1914, de connaître son premier baptême du feu.

A lire absolument pour qui veut comprendre cette époque difficile.

De l'automne 1914 jusqu'à l'Armistice, Liège et sa province vont voir se créer, un grand nombre d'œuvres de bienfaisance émanant de particuliers, d'associations, de groupements plus ou moins éphémères destinés à soutenir et aider des catégories de population particulières :les soldats au front (de l'Yser), les veuves, les orphelins, mais aussi les réfugiés français, artistes dans le besoin, nouveaux - nés , femmes enceintes, … les nécessiteux sont légions. Il faut les nourrir, les soigner, faire parvenir le courrier et les colis aux  absents.

Des œuvres spécifiques, parfois soutenues par le Comité national voient le jour. Citons ici : la Fleur de l'Orphelin.

La médaille ci-dessous y fait référence. Difficile de la dater. Peut-être 1917, peut-être après.

 

SOUVENIR DE GLORIEUSE MÉMOIRE - 1914

Nous ne sommes pas sûr que cette journée ait eu lieu en 1914. Plus probablement en 1915.

Cet insigne rare a été émis, de toute façon, avant l'intervention des U.S.A en 1917 dans le conflit puisque le drapeau américain n'apparaît pas, et que le drapeau russe est toujours présent. A noter qu'il manque le drapeau serbe.

 

La Journée du 75

 

Octobre 1914, le Touring Club de France (créé en 1890 dans le but de favoriser : « le développement du tourisme sous toutes ses formes, à la fois par les facilités qu’elle donne à ses adhérents et par la conservation de tout ce qui constitue l’intérêt pittoresque ou artistique des voyages ». Cette association, très active (elle compta jusqu'à 700 000 membres) d'abord limité au cyclotourisme s'est ouverte à toutes les formes de tourisme. En 1907 elle est reconnue d'utilité publique) cesse de intéresser au tourisme et créé "l’œuvre du soldat au front". Objectifs: apporter une aide  aux combattants sous la forme d'un paquetage contenant "tout ce qui est de nature à améliorer leur hygiène et leur procurer du bien-être" ou, en d'autres termes : "faire pour le soldat ce que ne fait pas l'intendance".

Devant les difficultés financière pour satisfaire aux demandes, il est décidé le 5 décembre 1914 d'organiser une journée de quête. Ce sera la "Journée du 75" (en l'honneur du canon de 75 qui, par sa précision, sa vitesse et sa puissance, est un outil majeur au front).

Il y eut plusieurs journées. Le succès de celle du 7 février 1915 en est la cause. C'est ainsi que s'ajoutèrent les 14 et 28 février et le 7 mars. Des 6 millions d'insignes prévus le tirage passa à 22 millions. La vente "de collection" continua au siège du TCF en 1915 et 1916.

"Il y avait des insignes de plusieurs sortes, de luxueuses médailles en métal et des rectangles de carton qui auraient paru humbles s’ils n’avaient été la figure des drapeaux." (Une merveille du génie français : notre 75, par un artilleur, Paris, librairie Aristide Quillet, 1915)

Les organisateurs de cette journée ont pu compter sur les Éclaireurs de France et l’Union des femmes de France. En tout, ce sont près de 50 000 quêteurs et quêteuses qui ont participé à cette journée sur toute la France..

Le chiffre de 7 137 562 francs de recette en 1917 montre l'immense succès de la collecte.

Cette photographie tirée de la revue du TCF (voir plus loin) et montre les insignes et médailles de la Journée du 75. Tout autre insigne, breloque ou médaille sont donc privés.

La publicité pour ces insignes dans la revue nous éclaire sur ces médailles et leur coût pour le public.

 

De quoi se compose le paquetage distribué par l'Œuvre du Soldat au Front ?

C'est un véritable inventaire à la Prévert:

"Un imperméable avec cache-képi et couvre-nuque; une paire de chaussettes; deux serviettes avec du savon; deux mouchoirs; brosse à cheveux et miroir; cartes postales et crayon; ficelle et lacets de chaussures; tabac; blague; papier à cigarette; briquet; bougie; trousse avec boutons, fil, aiguilles, épingles anglaises; ampoule d'iode; graisse pour les pieds; réchaud; chocolat; kola; confitures ou rillettes; carte de la guerre et cartes à jouer; livres; etc., sans préjudice des objets qui pourront encore être ajoutés, tels que par exemple un préservatif contre la vermine."

 

"En dehors de ce paquetage, le Comité envoie des Chaussons de tranchées, destinés à protéger l'homme contre le gel des pieds pendant les heures de repos ou de sommeil."

 

EXTRAITS DE LA REVUE MENSUELLE DU TOURING CLUB DE FRANCE

Revues d'avril 1915 et d'octobre 1915.

Ces revues sont pour nous une mine de renseignements particulièrement intéressants sans compter les photographies parlantes que je reproduis ci-après.

Ils reprennent notamment, les montants des dons cumulés, par départements.

Ainsi, au 10 octobre 1915, la vente des insignes et médailles, se détaillait comme suit:

France Métropolitaine :                5 067 145,85 francs

Algérie:                                                234 419,80 francs

Colonies et Pays de Protectorat:     265 139, 50 francs

(Moyen Congo, Guadeloupe, Guyane, Madagascar, Maroc, Nouvelle-Calédonie, Iles Wallis, Oubanghi-Chari-Tchad, Sénégal, Tunisie)

Étranger:                                                95 544,05 francs

(l'Angleterre et l’Égypte, seront les plus généreux)

Soit un total de 5 662 219,20 francs.

à ces sommes, centralisées à la Banque de France, il faut ajouter les dons et les ventes directement au siège du Touring Club de France, pour 48 183,50 francs, et les prévisions (non encore encaissées au 10 octobre) :

Gabon:                        5 013 francs

Nouvelles-Hébrides: 5 000 francs

Madagascar:          100 000 francs

Indo-Chine:            700 000 francs

Comme on peut s'y attendre, les départements les plus impactés par la guerre (Ardennes, Aisne, Nord, Pas-de-Calais)  contribueront peu à remplir l'escarcelle du TCF.

En revanche, des départements seront particulièrement généreux, outre Paris et les départements de la Seine, hors concours, nous trouvons : le Rhône, le Calvados, l’Isère et la palme revient aux Bouches-du-Rhône , avec plus de 100 000 francs collectés, chacun.

Un peu partout dans les Colonies, la Croix Rouge et l'Association des Dames de France, sont des partenaires privilégiés. Ce qui conforte l'idée que la Croix Rouge, s'est faite le relais, au front, de l’œuvre du Soldat au front, créée par le TCF pour coordonner l'action.

De même, pour bien montrer l'engouement dont a bénéficié cette ("ces") Journée(s), rappelons qu'aux Colonies, elles ont été accompagnées de défilés, de fanfares, de représentations théâtrales, ...

On verra ci-dessous, à l'Hôtel siège du TCF (65 Avenue de la Grande Armée), les ateliers de fabrications du Paquet du Soldat et l'Affiche de la Journée du 75, pour Joinville-le-Pont.

 

 

LA JOURNÉE DU 75 EN ALGÉRIE ET DANS LES COLONIES PAR L'IMAGE

En italiques et entre parenthèses : la légende de la photographie de la revue de juillet-octobre 1915.

"La Journée du 75 aux Colonies.

à Madagascar - Comité des dames organisatrices de la journée du 5 juin entourées des dames quêteuses indigènes"

 

Les dames organisatrices sont les épouses où les filles des colons. Les quêteuses, comme il se doit sont autochtones.

La journée de quête eut lieue en juin soit 4 mois plus tard qu'en métropole.

"La Journée du 75 aux Colonies.

à Madagascar - la Journée eut lieu le 5 juin. On y lit une reconstitution historique des usages et défilé à la Cour Malgache."

 

"La Journée du 75 aux Colonies.

Au Cambodge - Char chinois offert par nos camarades du TCF, habitant le pays. Ce splendide char a pris par au défilé extraordinaire qui a eut lieu dans cette journée inoubliable. Il portait une trentaine de fillettes revêtues toutes de riches costumes de l'ancien régime chinois."

"La Journée du 75 aux Colonies.

Au Cambodge - Dames et fillettes de Phnom-Penh se préparant à quêter, le 14 juillet dernier, pour l’Œuvre du Soldat au Front du TCF."

Le Gouverneur général de l'Indochine, monsieur Roume, fixa au 14 juillet 1915, la vente des insignes du 75.

à Saïgon, la revue des troupes a été l'occasion d'une grande manifestation patriotique. Il en profita dans son discours pour insister sur "l'élan de solidarité qui, depuis le début de la guerre, groupait, sans distinction, français et indigènes."

La revue signale : "la vente des insignes, méthodiquement organisée par la Croix Rouge, a obtenu le plus grand succès."

Ceci renforce l'idée que la Croix Rouge a eut, dans le cadre de la Journée du 75 (et probablement dans celui d'autres journées nationales) un rôle très important.

"La Journée du 75 à Alger

Monsieur le général gouverneur de la région a bien voulu autoriser la sortie en ville d'une pièce de 75. Elle est entourée par les gracieuses vendeuses de l'insigne du 75 et escortée par la population enthousiaste."

Cette photographie illustre l'article "l’Œuvre du Soldat au Front" de la revue d'août 1914 - avril 1915.

L'Algérie est département français et non une de nos colonies. C'est donc naturellement qu'il apparaît dans les articles concernant la France.

Carte Postale : GLOIRE AU 75

Dans le coin gauche en rouge :

Province d'Oran

(Algérie)

SOUVENIR

DE LA JOURNÉE DU 75

28 février 1915

 Carte postale émise lors d'un événement théâtral (amateur sans doute) pour la Journée du 75 du 7 février 1915, organisé par le Comité de Secours aux Réfugiés de Bergerac.

Des spectacles de tous genres, des représentations théâtrales, des revues de cabaret, des concerts, ballets, et autres, ont été donnés au profit des différentes journées de quêtes, pendant toute la guerre. On en connaît pour la Journée du 75, mais aussi pour la Journée du Poilu, les Orphelins de guerre ... (voir documents annexes).

Quelques médailles, breloques ...patriotiques sur le thème du "75".

à l'initiative d'entreprises commerciales privées.

De nombreuses breloques, broches et médailles avec le "75", canon mythique, se trouvent aisément. Leur diversité indique, manifestement, qu'elles sont pour la plupart l’œuvre de commerçants particuliers qui ont "surfés" sur le succès de la journée du 75 et qu'elles ne lui sont pas reliées directement. Malgré tout elles font parti des objets patriotiques et sont exposées ci-dessous, pour celles que nous avons pu retrouver bien entendu.

 

Ce fait nous est confirmé par ce texte de 1915 : "pour limiter la fâcheuse conséquence des fraudes que provoquent souvent la bienfaisance, nous avions pris soin de déposer le modèle des insignes, afin de bien établir la propriété du TCF.

Des types de chacun des insignes ainsi que des cartes de vendeuse et de commissaire ont été remis aux services de police qui fort obligeamment ont exercé une surveillance très rigoureuse.

 

G. Famechon

Membre du Conseil d'administration du TCF."

 

On a donc pu vendre au public des insignes et autres breloques, pendant la journée du 75 et même après, au nom du TCF, ou le laissant croire, mais au profit de margoulins ou de commerçants peu scrupuleux. Les insignes patriotiques reproduisant le célèbre canon, ont pu être, pour certains, utilisés dans ce but.

 

 

 

Lettre de remerciement du Président du TCF, Abel Ballif, aux délégués suite à la Journée du "75".

Journée du Secours National

 

Le Secours National est un organisme français, créé par Albert Kahn, le 4 août 1914, dans le but d'apporter, aux côtés des services sociaux, de l'aide aux militaires, ainsi qu'à leurs familles sans oublier les populations civiles victimes.

Rappelons-nous! Les soldats partent la fleur au fusil (en France et en Allemagne aussi d'ailleurs, des médailles d'époque en font foi) , la guerre sera rapide, les journaux le disent !

Trois jours après la déclaration de guerre, le Secours National est créé. L'idée d'une guerre qui serait plus longue que ce que la propagande optimiste développait à tour de bras, avait germé depuis longtemps dans certains esprits clairvoyants (ou mieux informés...!).

C'est ainsi que fut lancé la journée nationale de collecte sur la voie publique du Secours National associé au groupe parlementaire des Départements envahis.

Elle eut lieu les dimanche 23 et lundi 24 mai 1915.

Un appel par voie de presse et d'affiches est lancé.

On pouvait lire dans les journaux:

"Après avoir témoigné à nos frères belges et à nos soldats au front votre solidarité généreuse, vous ne manifesterez pas une générosité moindre pour soulager les misères de nos populations françaises.

Misères des femmes, enfants et vieillards.

Misères des veuves et orphelins.

Misères des français que l'invasion a chassé de leurs foyers.

Misères de ceux qui sont restés dans leur pays dévastés.

Misères de ces otages que la barbarie de nos ennemis a transportés par milliers en Allemagne et qu'elle nous rend exténués et moribonds.

Tout le monde souffre dans cette guerre mais point également. Ceux qui souffrent le moins ont une dette de solidarité nationale envers ceux qui souffrent le plus: les enfants sans père, les familles sans foyers, les victimes de cette guerre que nos ennemis nous ont imposée et qu'ils ont faite atroce.

Il faut que chacun de nous paye cette dette sacrée pour que nous ayons un droit égal à la grande émotion et à la joie sublime que nous donnera la VICTOIRE DE LA FRANCE ET DE LA CIVILISATION."

 

En dehors des médailles (d'Hippolyte Lefebvre) et drapeaux, fut édité une série de 7 cartes postales signées par: Abel Faivre, Léandre, Surand, Steinlen, Willette et Poulbot.

Carte postale photographique de quêteuse

(les particuliers se faisaient tirer le portrait dans le but, notamment, de fixer sur papier un événement auquel ils ont participé. Le photographe sortait ses clichés sur papier avec au dos la mention "carte postale". Ces images sont en général rares. En effet, le tirage ne devait pas être pléthorique. Ces documents sont précieux pour illustrer une période historique.)

L'étiquette sur la boîte de quête est celle de la Journée Française du Secours National

Le fait est confirmé par la légende et la banderole sur la jeune femme, et le texte au dos.


Journée de l'orphelinat des armées

 

Cette journée est organisée par L'Orphelinat Aux Armées, 16 rue de la Sorbonne à Paris, sous le haut patronage du Président de la République (soit Raymond Poincaré de 1913 à 1920).

Cette journée est à l'initiative de la couturière française Mme Jeanne Paquin et du professeur Alfred Croiset. Leur organisation, leur intransigeance fit, semble-t-il, polémique à l'époque.

Le 7 juin 1915, le Chargé de l'organisation, écrivait aux Préfets, courrier dans lequel il détaillait les objets expédiés en vu de la vente lors de cette journée.

Il y avait : des médailles en métal, des médailles-carton et des fleurs, des drapeaux.

Y étaient joints: des cartes de vendeuses (soit pour le Finistère, par exemple, 1 500 cartes) et des étiquettes pour troncs (1000 pour le Finistère).

Il indique par ailleurs, que le nombre de médailles métal est restreint en raison de la difficulté de se procurer du cuivre.

Elles représentent 8% du total, alors que les médailles carton et insignes divers représentent 22% et les drapeaux 70%.

Manifestement, les cartes postales ne font pas parti des objets vendus lors de cette journée. Il faut donc considérer qu'elles étaient proposées en permanence au public.

Prévue le 20 juin, la journée a été reportée au 27 juin (Comme l'atteste la carte de quêteuse ci-dessous. Il en existe avec la date du 20 juin sur laquelle le 0 est surchargé d'un 7) pour des raisons politiques et un différent avec l'autorité diocésaine de Paris.

texte officiel:

            "Accord au cours de la réunion qui s'est tenue le 22 juin entre les groupements suivants:

            - Orphelinats corporatifs et mutualistes

            - Orphelinats catholiques et confessionnels

            -Orphelinats des Armées

            - Secours National

           sur les points suivants:

1- La journée des orphelins aura lieu le dimanche 27 juin

2- La commission des opérations de la Journée et de la répartition des fonds recueillis sera formée des représentants en nombre égal des quatre groupements.

3- Les décisions de la commission résulteront de l'unanimité des suffrages.

4- Aucun des membres de la Commission n'aura de mission spéciale, tous devant se considérer comme chargés de défendre au même titre les intérêts de tous les orphelins de guerre.

5- Les fonds provenant de la Journée seront centralisés à la Banque de France.

Les représentants de ces groupements, mis dans une commune pensée de solidarité nationale, adressent à tous les Français et à toutes les Françaises un pressant appel en faveur des enfants dont les pères sont morts pour la patrie."

 

L'association des Dames Française a été partie prenante dans cette journée. Pour preuve le cachet au dos d'une carte postale (voir ci-dessous) : ASSOCIATION DES DAMES FRANÇAISES / HÔPITAL MILITAIRE / N° 2 7 / HÔTEL LUTETIA

Autre indication : l'Hôtel Lutetia à Paris est associé à l'hôpital militaire; s'est-il transformé en hôpital ? On connaît le rôle de l'Hôtel en 1945 quand, réquisitionné par De Gaulle, il a accueilli des déportés. Mais je n'ai pas trouvé trace de son rôle entre 1914 et 1918.

 

Le décor des médailles et drapeaux est réalisé par Lalique. On devra à cette entreprise, d'autres insignes et médailles.

La médaille (éditée à 22 millions d'exemplaires) fut controversée pour son aspect, par certains journaux (La Presse du 23 juin 1915) et certaines institutions bien-pensantes. En effet l'"allure par trop grecque et par trop dépouillée de tout voile ..." choquait les esprits au point de se révolter à l'idée que des jeunes filles pussent distribuer, sur la voie publique, ces images choquantes.

Cette médaille fut aussi éditée en argent.

 

Journée des Pupilles de la Nation

1915

Peu de renseignements sur cette Journée et son organisation

Journée des Éprouvés de la Guerre

Journée à l'initiative du Syndicat de la Presse Parisienne.

Article paru le 7 août 1915:

"Le Syndicat de la Presse parisienne vient de demander au Gouvernement l'autorisation d'organiser une journée globale qui portera le nom de "Journée des Éprouvés de la Guerre" "

Objectif: répartir les bénéfices des quêtes entre les "œuvres" dont les actions contribuent à soulager les victimes, militaires et civiles de la guerre.

Après acceptation du Gouvernement, la date du 26 septembre est fixée pour la journée.

 

La presse se fit écho, largement, de la tombola assortie à la journée:

"Une petite pochette en papier dont la face supérieure est illustrée par le Maître Luc-Olivier Merson sera proposée à la générosité du public. Les pochettes contiendront une gravure en couleur, reproduction d'un des dessins composés spécialement par 30 de nos artistes Français"

100 000 pochettes renfermeront, au lieu d'un dessin, un carton (de même poids et dimension que le dessin) numérotés de 1 à 100 000 qui donneront droit à un tirage au sort. Le Crédit Foncier de France est choisi pour lieu de tirage. Chaque carton donne droit à un bon.

Les lots :

- 1 bon de 25 000 francs

- 1 de 10 000 francs

- 1 de 5 000 francs

- 1 de 3 000 francs

- 120 bons de 1 000 francs

- 240 de 500 francs

- et ainsi de suite jusqu'à 5 francs.

Chaque bon pourra être présenté dans un magasin de Paris ou de la Province et échangé en marchandise.

Le total des gains, comme l'indique l'affiche, se monte à 1 000 000 frs.

 

" Les œuvres bénéficiaires appartiendront à toutes les opinions, à tous les partis et le choix en sera fait avec un soin scrupuleux d'accord avec le Ministère de l'Intérieur."

 

Après le 16 septembre 1915, les journaux firent paraître les premières listes des œuvres bénéficiaires de ces dons.

 

Ceci pose question. En effet, le montant des gains de la tombola,  dont le bénéfice ne reviendra pas aux œuvres, s'élève à  plus de 1 000 000 francs, somme énorme à l'époque. Sans compter le coût de fabrication des pochettes qui, si une sur 30 était assortie d'un carton, se monte à plus de 3 000 000 d'exemplaires (et encore ce chiffre est peut être sous-estimé !). Il est peu probable que le fabricant ait accepté de faire le travail gratuitement.

Alors, soit les Français ont été particulièrement charitables et ils ont participé activement et financièrement à cette journée de quête (ce qui est très possible) , soit les bénéfices répartis ont été d'une importance faible et l'action, marquante, ressemble plus à un coup publicitaire qu'à un acte de bienfaisance.

 

Quant à l'artiste, Luc-Olivier Merson, c'est un Maître graveur à qui ont doit le billet de la Banque de France de 100 francs, émis le 02 janvier 1908. Ci-dessous ce même billet de la Banque de France émis le 22 mars 1915, en pleine guerre (achat chez CGB).

 

Les gravures présentent de grandes différences de ton, voire, pour certaines, des couleurs plus que passées, ou absentes.

 

DONS A L’ARMÉE

14 juillet 1915

Aucune information sur cette Journée. Est-elle associée à la Journée de Paris dont on sait que la première a eu lieu le jour de la Fête Nationale  ?

Journées du Poilu

Nous connaissons deux journées du Poilu: les 31 octobre et 1er novembre 1915 et les 25 et 26 décembre 1915.

Dans une lettre émanant de la Chambre des Députés, envoyée aux maires, concernant la Journée des Poilus il est indiqué: 

 

               "La vente des insignes qui devait avoir lieu le 31 octobre et le 1er novembre, a été renvoyé, sur les avis de quelques-uns de  vos collègues et le désir manifesté par le Syndicat de la Presse, aux 25 et 26 décembre, étant bien entendu que jusque là ...".

      

Nous avons donc, par ce courrier, la certitude que les journées des 31/10 et 01/11 ont été reportées. Les insignes et      médailles et autres cartes postales, ayant déjà été édités, ils seront vendus avec cette date, lors des journées de décembre.

Le bulletin n° 58 de janvier 2016 de l'Association Française d'Erinnophilie, Arc en Ciel, confirme cette hypothèse. Les insignes prévus ont été soit vendus avec les dates des 31/10-01/11 1915, soit modifiés avec la date des 25-26 décembre 1915 sur 6 insignes en carton. Sur certains d'entre eux apparaît sous la surcharge, le texte précédent. Nous en montrons un exemple ci-dessous.

Par ailleurs, nous trouvons des journées locales aux dates des 31 octobre et 1er novembre 1915 (Journée de Saint-Mandé, ou de Bourg la Reine, par exemple). Avaient-elles programmé de longue date cette journée, et devant sa suppression, ont-elles choisi d'assurer cette journée sous une autre appellation ? C'est possible.

 

Journée du Poilu: quel objectif ?

Dès que les sommes collectées seront centralisées les montants seront versés aux chefs de corps "qui en feront un emploi judicieux" (Le Petit Journal du 24 décembre 1915). En gros les soldats permissionnaires recevront une somme d'argent leur permettant de profiter de leur permission.

Qui vend ?

1- les syndicats de l'alimentation de Paris, débitants de tabac, coiffeurs et autres organisations ont acceptés de faire vendre par leurs adhérents, des cartes postales spéciales. Ils doivent en même temps vendre des médailles spéciales.

2- Dès le 16 décembre, la Presse commencerait la vente des cartes postales-tombola, chacune ayant un numéro pour le tirage au sort des différents objets compris dans la tombola.

3- La souscription des médailles et des bijoux de cette journée devait débuter aux environs du 30 octobre, mais pour différentes raisons,la vente sera reportée.

4- Les Préfets sont chargés de l'organisation de cette journée. Ils se rapprochent des communes pour le recrutement des personnes chargées, sur la voie publique, de la vente des différents objets (insignes en cartons, médailles...).

 

Une grande médaille de table (voir ci-dessous) représentant à l'avers un Poilu, a été gravée par Hippolyte Lefebvre. Le revers initial montrait les attributs du Parlement. Mais, dans la mesure où seul un Comité de parlementaires étaient à l'initiative de la Journée, il fallut remplacer le revers par un autre, plus en adéquation avec la vérité. Le revers devint 25 26 décembre sur une branche d'olivier, au grand dam du graveur qui fit un procès au Comité (qu'il gagna en percevant le franc symbolique).

 

Les comptes de la Journée du Poilu laissent perplexe. Outre Hippolyte Lefebvre, Bargas et Lalique produisirent des médailles pour cette journée.

Les journaux de l'époque (La Croix, Le Soleil du Midi, le Rappel...), dans les années qui suivirent, glosent sur les coûts de l'opération en le comparant notamment à ceux de la Journée du 75.

Le personnel du comité, de novembre 1915 à septembre 1917, a couté 31.885,65 frs soit plus du double que celui de la Journée du 75, autre grande réussite de collecte.

Les frais de poste, emballage et transports, se montent à 59.346,10 frs (contre 19.939,70 frs pour la journée du 75).

La facture de la maison Lalique est de 424.811,60 frs et celle de Bargas père et fils, est de 517.912,10 frs.

Et on ne parle pas du coût de fabrication des insignes en cartons et autres cartes postales.

On peut se demander quelle part est revenue aux bénéficiaires initiaux, les Poilus ?

 

 

Journées des 31 octobre - 1er novembre

Dans le site :

http://www.archives18.fr/article.php?laref=686

 

il est indiqué que ces insignes n'étaient pas destinés à être vendus. Ils étaient destinés aux vendeuses de bijoux de manière à être clairement identifiées.

Il en existe 16 exemplaires avec le même motif mais des couleurs différentes.

Journées des 25 et 26 décembre 1915

Le 18 novembre la presse annonce par la voix du sénateur et ancien ministre, Ch.M.Couyba, cette nouvelle quête. Les insignes, médailles, bijoux et cartes postales qui seront proposés au public sont découverts.

Notamment la broche et les épingles à cravate fabriqués par Lalique.

Le graveur Hippolyte Lefebvre, pour cette occasion, sort une médaille. Les bijoux en or seront vendus 100 francs.

Les cartes postales seront quant à elles proposées à 2 sous (10 centimes). Numérotées, elles serviront à une tombola du Poilu dont les lots comprendront les dessins originaux, ou des lithographies, des affiches, et des reproductions de celles de Jonas et Poulbot.

Les cartes postales de la journée de la Toussaint, sont elles-même numérotées. 

Les affiches seront de : Jonas, Léandre, Poulbot, Neumont, Steinlen, Wilette.

Certaines broches, épingles à cravate sont des ateliers Lalique.

La Présidence d'honneur est tenue par le Président de la République, le Président du Sénat et le Président de la Chambre des Députés.

D'autres artistes apportent leur concours comme le compositeur aveugle René de Buxeuil qui interprète au Palais des Fêtes sa chanson, "les Aigles Noirs". Celle-ci  est diffusée aussi en carte postale.

 

La médaille broche de Lalique en forme de croix de guerre (éditée en bronze, argent et or) est connue sous deux versions:

- la première avec le mot Le Parlement proposée à la vente lors de la Journée du Poilu.

- devant le succès populaire, une seconde version (bronze, argent, or) sans le mot Le Parlement ( à retirer dans le magasin Lalique) a été éditée pendant la durée de la guerre par la société.

On connait aussi des épingles à cravate Lalique en bronze et argent, avec ou sans le mot Le Parlement.

Il semblerait que ces broches et épingles aient été réservées aux parlementaires.

 

Rare (R3) ruban de soie rose (peut-être argenté à l'origine et qu'avec le temps les couleurs ont changé ?) de 130 mm / 55 mm. Légende imprimée en lettres dorées sur 15 lignes. Dans le Bayle des Hermens, il est fait mention d'un ruban couleur argent de 200 mm.

Deux documents, l'un est le programme d'une Soirée Récréative organisée au profit de LA JOURNÉE DU POILU, par le 53e Régiment d'Infanterie, 9e bataillon. Ce régiment s'est illustré en 1914 lors de la bataille des frontières, en 1915 à la seconde bataille de Champagne, en 1916 à Verdun, en 1918 à la bataille de la Somme. Il sera dissous le 1er janvier 1920 à Perpignan, son lieu d'attache.

Le second document est le carton d'invitation de cette soirée. Il est plus précis puisqu'il nous dit que la dite soirée aura lieue le jeudi 6 janvier. Ce ne peut-être que le 6 janvier 1916. ! Et où cela se passe-t-il ? Le nom de l'imprimeur, Lévêque, ne nous donne pas beaucoup d'indication. Où se trouvait ce régiment entre la bataille de Champagne, qui cesse le 9 octobre 1915, et la bataille de Verdun qui débute le 21 février 1916 ?

La vedette, Eugène Ferny est peut-être cet acteur dit Géno Ferny né à Marseille le29 mars 1877 et mort à Boulogne Billancourt en 1972, à 94 ans.

Affiche de buraliste (?) ou de revendeur de cartes postales de la Journée du Poilu. Très rare document (R2)

Ci-dessous :

 

Voici document à destination des maires de France, incitant les édiles à poursuivre la vente des médailles ou broches, au bénéfice des soldats en permission. Il date de décembre 1916, soit un an après la Journée du Poilu.

On y découvre, qu'à cette date, l'association avait déjà distribué près d'1 million de francs, suite aux collectes.

On comprend alors que la Journée du Poilu des 25 et 26 décembre 1915, n'a été que le point de départ d'une action qui a duré sans doute jusqu'en 1918.

Ci-dessous :

 

Voici une lettre très intéressante signée par M Monteil, secrétaire général de l’œuvre Journée du Poilu. Par ce texte, il incite un maire (d'on ne sait quelle commune) à relancer la vente des bijoux de la journée.

Le courrier date de 1917 ! Ce qui implique que la Journée du Poilu ne s'est pas cantonnée aux dates des 25 et 26 décembre 1915, mais qu'elle a connu des rebondissements, peut-être jusqu'à la fin de la guerre.

Ceci explique que les cartes postales, bijoux en laiton, laiton argenté ou doré, sont si nombreux et somme toute, aujourd'hui encore, si courants. A la différence des bijoux Lalique en métaux précieux (le bronze est peu courant sans être vraiment rare), des médailles en argent, des médailles de table en bronze ou en argent, qui restent très rares.

Enveloppe à en-tête du Comité directeur de la Journée du Poilu.

Très rare brassard de la journée du POILU

R4

rarissime carte de commissaire ou de quêteur de la Journée du Poilu à ROUEN.

Cette carte a été spécialement conçue pour Rouen. En est-il de même dans d'autres villes françaises ? Pourquoi ne pas utiliser les cartes de la journée ?

Absente au Bayle des Hermens.

La métropole n'eut pas l'exclusivité des collectes. La photo de l'Illustration n° 3822 du 03 juin 1916, témoigne que la journée du Poilu eut lieu aussi dans les colonies (ici en Côte d'Ivoire). Difficile à dire si cette photographie tardive de 1916 correspond à la journée du Poilu de fin 1915 ou si elle a été donnée en 1916.

JOURNEE DES MEUBLES DES FOYERS DEVASTES

1916

l’œuvre DU SOUVENIR DE LA FRANCE A SES MARINS

Parution au Journal Officiel du 16 janvier 1916. L’œuvre a pour but de provoquer, recevoir et distribuer les dons de toute nature aux marins tant en service à la mer ou à la terre.

L'association est autorisée par une publication au journal officiel du 5 janvier 1917, de faire appel à la générosité publique dans les conditions fixées par la Loi du 30 mai 1916.

Elle sera remplacée, semble-t-il en mai 1920, par La Famille du Marin.

Six cartes postales seront éditées et proposées au public. Elles seront illustrées par Charles Fouqueray, peintre officiel de la Marine (Charles Dominique Fouqueray, né le 23 avril 1869 au Mans et mort le 28 mars 1956 à Paris, peintre, illustrateur, lithographe et affichiste français).

La LIGUE MARITIME FRANCAISE

Cette ligue a sans doute été crée en 1907, et comptait plusieurs milliers d'adhérents en 1914. Après une période de calme au lendemain de la déclaration de guerre, elle trouve un regain d'activité à partir de 1917 et attire à elle plus de cent mille ligueurs au lendemain de la victoire. Puissante organisation de masse dans les années 1920, elle fusionne avec la Ligue coloniale française en 1921 pour donner naissance à la Ligue maritime et coloniale.

 

Pour Les Œuvres de Guerre

mars 1916

bien que non située, elle serait attribuée à Bordeaux

Journée Serbe

L'idée émerge lorsque le Ministre de l'intérieur, M. Malvi, expose le projet d'une Journée Serbe en janvier 1916.

Le 25 juin, par voie de presse, l'appel à la générosité publique est officiellement lancé.

On rappelle l'héroïsme du peuple serbe et de son armée. La Journée serait au profit du peuple serbe et de ses 150 000 soldats évacués sur Corfou.

N'oublions pas que le conflit austro-serbe est à l'origine du conflit qui, par la voie des alliances passées antérieurement, va se généraliser.

Le 28 juin 1914, l'héritier du trône  François-Ferdinand d'Autriche, en tournée d'inspection en Bosnie-Herzégovine, est assassiné par un nationaliste "Yougoslave" serbe : Gavrilo Princip. En représailles, l'empire austro-hongrois déclare la guerre à la Serbie.

Malgré leurs faiblesses, les serbes des rois Alexandre et Pierre 1er, seront particulièrement actifs pendant tout le conflit.

 

A l'occasion de la journée du dimanche 25 juin 1916, la Ligue Française pour le Droit des Femmes avait fait au profit du Comité Organisateur de la Journée Serbe, une vente de jouets et d'objets fabriqués par leurs soins.

Le Conseil Municipal de Paris s'engagea pour 10 000 francs.

Les affiches sont dessinées par Fouqueray, Mourgues et Steinlen.

Les insignes en carton sont dessinés par Prudhomme, Bargas et Lalique.

Il existe plusieurs médailles.

Il était recommandé de vendre les insignes en carton 0,10 fr.

La médaille estampée de Prudhomme devait être proposé au minimum à 0,25 fr.

La médaille de Lordonnois dorée 5 francs, argentée 3 francs, bronze 2 francs.

La médaille de Bargas, 1 franc.

Les épingles à cravate et les broches de Lalique, Spes Mihi prima Deus : 2 francs pour l'épingle et 3 francs pour la broche.

 

Pour des raisons d'approvisionnement et de fabrication, il a été autorisé que quelques villes déplacent la journée -initialement prévue le 25 juin- au 2 juillet, et sans doute au-delà. Ce qui explique notre carte de quêteuse artisanale datée du 9 juillet.

 

Cet insigne, collé sur un carton rose de forme oblongue, assorti d'un ruban rouge, bleu, blanc,a été édité pour Nantes, avec cette légende : PARC DE PROCÉ /  Souvenir / de la / KERMESSE FRANCO-SERBE /  Dimanches 24 juin / et 1er juillet / 1917.

Très rare. Ce détournement d'insignes officiels, au bénéfice d'une journée spécifique  et locale, n'est pas banal.

Journée Nationale des Orphelins

Grâce à la première journée de l'orphelinat (des armées), 60 000 enfants avaient pu être secourus. La collecte est montée à    3 000 000 de francs. Le besoin d'aide n'en reste pas moins important et, dans ce sens, une nouvelle journée est programmée. Un Comité Spécial, présidé par Paul Appel de l'Institut, en accord avec le Secours National, obtient l'aval du gouvernement pour les 1 et 2 novembre 1916. La date est bien choisie, la Toussaint et le jour des morts. Les quêteurs s'installeront aux portes des cimetières.

Publicité par affiches et presse. Affiche dessinée par Georges Redon.

Le cinéma apportera sa contribution: le Syndicat Français des Directeurs de Cinématographes organise le 2 novembre, dans tous les cinémas de France et des Colonies, une journée cinématographique dont la recette est intégralement versée au Comité de la Journée Nationale des Orphelins.

La quête est assurée par des quêteuses mais aussi par des boy-scouts. Ils arpenteront les boulevards, les gares, le métro et se placeront aux portes des cimetières.

Journée patriotique du 16 juillet 1916

Association : L'Union des familles françaises et Alliées (Aide aux mères, veuves, enfants des héros morts au Champs-d'honneur)

Au profit de : Veuves et orphelins de la guerre

Sous la présidence de Louis Nail, sous-secrétaire d’État à la Marine

Voici deux cartes postales appartenant à une série. De quand datent-t-elle ? Je n'en ai pas trouvé trace dans le Bayle des Hermens.

Peut-être s'appliquent-elles à la seconde guerre mondiale ?

journée des artistes

Nous n'avons pas d'information particulière sur cette journée.

L'insigne en carton est signé Gus Bofa.

Ces trois insignes concernent peut-être trois journées différentes.

Il existe une carte de quêteuse : M____ est habilitée à vendre des insignes des /combattants du spectacle (écusson sur fond bleu blanc rouge).

La journée du Tuberculeux

Entre 1914 et 1918, ce sont près de 150 000 cas qui sont diagnostiqués sur 400 000 cas suspects dans les armées françaises. La tuberculose causera la mort de 40 000 combattants.

L'hygiène déplorable dans les tranchées favorise l'épidémie. Les soldats atteints seront immédiatement réformés ... sans avoir le statut de mutilé de guerre et donc sans pension.

De retour dans leurs foyers, ils contamineront leur entourage. Il n'existe pas de traitement efficace  et spécifique hormis l'isolement. Il faut attendre octobre 1915 pour que des crédits soient affectés à la création d'hôpitaux et de stations sanitaires. Il y aura d'autres lois en 1916 et 1919.

Afin de sensibiliser la population à ce fléau, dans la foulée du mouvement hygiéniste, le Comité central d'assistance aux anciens militaires tuberculeux (sous le patronage du comité du Secours national) organise le 4 février 1917 une "Journée pour les tuberculeux" . Objectif: trouver des fonds dans le but de "d’assurer le sort et autant que possible la santé des malheureux que la tuberculose a forcé de renoncer à la gloire de servir la France sur les champs de bataille. Il s’agit de veiller à la prophylaxie et en tâchant de détruire le mal, d’en limiter les désastreux effets".

Le Télégramme, samedi 3 février 1917. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 9/27.

Les médailles sortent des ateliers Lalique.

Dans un article du journal Le Temps, du 1e février 1917, il est dit que les insignes, broches, épingles à cravate, médailles estampées, établis sur une maquette signée Lalique, sont en petit nombre, le métal étant devenu fort rare en raison des exigences de la guerre.

Ce qui explique que certaines d'entre elles sont assez difficiles à trouver aujourd'hui.

 

Journée de 1917.

 

LES CHEMINOTS

dans la guerre

On peut ajouter cette plaque pour les cheminots prisonniers et tuberculeux.

Difficile de dire quand elle a été émise.

Plaque en repoussé et en laiton argenté du graveur Mourgues.

Elle existe en bronze argenté.


Fédération nationale des travailleurs des chemins de fer

fusion du 23 janvier 1917

Toujours pour les cheminots.

La date de 1914-1916, laisse penser à une édition en 1916.

Fête des Familles Nombreuses - Ligue Française

1918

R1

Habillement des enfants de nos soldats

1918