Journée Foyer du soldat

25 mars 1917

Dès Noël 1917, les soldats américains éloignés de leur patrie  trouvent du réconfort auprès des YMCA (Young Men’s Christian Association, une association à but non lucratif, chrétienne interconfessionnelle. Une œuvre née au XIX em siècle, qui a pris un essor considérable pendant la première guerre mondiale.). Ces foyers proposent aux combattants des salles de repos. Ils organisent des conférences sur la France, des spectacles et des activités sportives. Les YMCA vendent aussi à prix coutant articles de toilette, tabac, ou simplement des boissons chaudes. Les foyers du soldat français, difficilement mis en place pendant la guerre, se rapprocheront bientôt de ces foyers américains, bien mieux organisés et financés. Le général Pétain autorisera qu’elles prennent le nom de « foyers du soldat – Union franco- américaine » et il encouragera leur multiplication.

Ces foyers auront un tel succès qu’on envisagera de les pérenniser après guerre. Dans les faits, ils ne survivront pas au départ des Américains.

Le Devoir Social. Reconstitution des Foyers Détruits par la Guerre.

Journées des 21 et 22 mai 1917

Journée de l'Afrique et des Troupes Coloniales.

Dimanche 10 juin 1917.

 

La France déploya en Europe plus de 480 000 soldats ; 134 300 d'Afrique de l'Ouest, 172 800 d'Algérie, 60 000 de Tunisie, 37 300 du Maroc, 34 400 de Madagascar, 2 100 de la côte de la Somalie et 44 000 d'Indochine. La plupart des troupes coloniales étaient au départ des volontaires, mais la guerre s'éternisant et les pertes augmentant, les autorités se tournèrent vers la conscription pour enrôler des soldats arabes et ouest-africains.

 

Cependant, la majorité de ces hommes des colonies ne voulaient pas combattre pour la France, et le recrutement forcé provoqua une forte résistance. En Afrique de l'Ouest, les chefs locaux fournirent à l’armée des recrues souvent jeunes, issus des couches sociales inférieures. Notons que bon nombre de ces jeunes hommes échappèrent à la conscription. Ils se cachèrent dans la brousse, se réfugièrent au Liberia voisin, ou partirent dans les colonies britanniques et portugaises. Les populations se soulevèrent contre cette politique de recrutement.

 

En 14-18, les opérations militaires n’ont pas touché fortement l’Afrique. En revanche, les soldats originaires des colonies ont joué un rôle considérable dans l’armée française sur les fronts européens et dans les Balkans. On compte près de 158 000 hommes d’Afrique du Nord et 134 000 d’Afrique noire (sur 8 700 000 hommes qui ont combattu en métropole) dans l’armée.

 

 

 

La Commission des Affaires Musulmanes, en 1916, lance l'idée d'une journée au profit des soldats d'Afrique prisonniers ou à leur famille dans le besoin.

Le Gouvernement prit en considération cette demande et l'accepta par le biais du Ministère de l'Intérieur . Cette Journée est, selon l'affiche officielle, "organisée sur l'initiative du gouvernement, au profit des œuvres d'assistance de L'Armée D'Afrique et des Troupes Coloniales"

La journée fut fixée au 10 juin 1917.

La presse se fit l'écho de l'événement en insistant sur le fait qu'il y avait une tombola assortie de 300 000 francs de lots, déposés au Crédit Foncier.

Organisation:

- l'insigne ne sera remis que pour un versement minimum de 0,10 fr

-  8 insignes représentant les soldats coloniaux ont été édités

- des billets au prix de 0.50 fr, associés à un billet de tombola, seront vendus sur la voie publique

- cette tombola comporte 10 millions de billets au prix de 0,50 fr l'un.

- Les lots de la tombola ont été offert par la Banque de France, la Banque de l'Algérie, la Banque de l'Indochine, MM de Rothschild frères, la Cie Algérienne, le Crédit Foncier de France, le Crédit Lyonnais, la Banque d’État au Maroc, le Crédit Algérien, la Cie des Chemins de Fer de l'Ouest Algérien, le Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie, la Banque de l'Afrique Occidentale, la Société des Raffineries Say.

- Ces lots consistent en Bons de la Défense Nationale:

1 gros lot représentant 5 000 frs de rente (soit 100 000 francs en Bons de la Défense Nationale émis à partir de 1914, remboursables en 3, 6 ou 12 mois, avec un intérêt (énorme pour l'époque) de 5%

2 lots de 1 000 francs de rente

10 lots de 100 francs de rente, 20 lots de 50 francs de rente, 40 lots de 25 francs de rente et 1 000 lots de 5 francs de rente.

Les titres sont déposés au Crédit Foncier de France qui sera chargé de tirage au sort.

- en parallèle, une souscription est ouverte et les fonds sont centralisés par le Crédit Algérien, à Paris.

- des médailles en bronze avec leurs noms gravés étaient offerts aux souscripteurs ayant versé une somme de 50 à 99 francs. Je n'ai jamais vu ces médailles.

- au-delà de 100 francs de versement la médaille était en argent

 

Vu le succès de cette journée il est probable, comme ce fut déjà le cas par ailleurs, que l'action se prolongea sur une partie du mois de juin.

Trois imprimeurs ont édité ces insignes : Chambrelent, Devambez et Lapina ; tous à Paris.

On trouve donc les mêmes insignes avec ces différentes signatures au dos et quelques différences de couleurs parfois.

L'impact considérable de cette journée (voir ci-dessus) explique que les organisateurs ont fait appel à plusieurs imprimeurs.

 

JOURNÉE DE L’ALGÉRIE

Mai 1917

Journée de la ville d'Oran comme l'indique le blason au dos de la journée

En parallèle avec les Journées de l'Armée d'Afrique et des Troupes Coloniales, quelques médailles sur les troupes coloniales. Certaines ont peut être été utilisées pour des Journées.

Le Devoir Social

Journées des 27-28 mai 1918

Ces deux insignes ont été édités pour la seconde Journée pour la Reconstruction des Foyers détruits par la guerre. Ils sortent des imprimeries MINOT à Paris. Les souscripteurs méritants (sous entendu ceux qui ont versé des sommes importantes sans qu'on sache à partir de quel montant on considère que le souscripteur devient "méritant"), reçoivent un diplôme dont l'un d'eux est dessiné par Poulbot.

Journée du Président Wilson

Seul un carton en l'honneur du Président américain Wilson, signale l'existence de cette journée. Les médailles à son effigie ou en l'honneur des soldats américains, appartiennent-ils à cette journée ? Rien de moins sur. Les américains ont été, sans doute, régulièrement mis à l'honneur comme sur les médailles ci-dessous.

L'insigne en carton de chez Devambez fait sans doute parti des insignes de la journée.

AIDE AUX AVEUGLES DE GUERRE

10 FÉVRIER 1918

Cet insigne qui reprend l'iconographie de la Journée, n'a pas au dos l'inscription : AIDE AUX / AVEUGLES / DE LA / GUERRE / 10 FÉVRIER 1918;

Je pense néanmoins qu'il s'y rapporte. Le fait qu'il ait peur être servi pour une journée de quête ultérieure, reste possible.

L’association générale « Les Mutilés des yeux » fut formée le 4 avril 1923, lors d’une assemblée générale constitutive qui se tint à Paris, à la mairie du 1er arrondissement, son siège social est 12 rue Pergolèse à Paris dans le XVIe arrondissement.

La raison sociale de cette association est ultérieurement devenue « Fédération nationale des mutilés des yeux de France et des colonies », puis, suite à sa déclaration d’utilité publique, intervenue vers 1930, « Association nationale des mutilés des yeux de France et des colonies ». En 1931 son siège social passe rue Guillaume Tell,  dans le XVIIe arrondissement.

Notre insigne date probablement des années 1923/25.

Manifestation Nationale en l'Honneur de l'Alsace Lorraine

17 novembre 1918

A l'occasion de cette journée, un cortège fut organisé à Paris partant de l'Arc de Triomphe jusqu'au Carrousel.

Hommage de reconnaissance des orphelins de la guerre du personnel des PTT

1914 - 1918

Plaquette en bronze argenté, gravée par Marcel Pautot, avec la date 1918 sous la signature. Cette plaquette a donc bien été éditée à cette date.

dimension : 5 x 6,5 cm.

Le Devoir Social

1919

C'est la 3éme journée organisée pour la Reconstitution des Foyers Détruits par la guerre. Il existe aussi un diplôme dessiné par Poulbot.

Journées de Régions Libérées

13 et 14 juillet 1919

La France célébra les Fêtes de la Victoire les 13 et 14 juillet 1919. Celles-ci furent organisées par les Ministères de l'Instruction Publique et des Beaux Arts.

Le 13 juillet, à Paris, une épée d'honneur fut offerte par la ville aux généraux Foch, Joffre et Pétain.

Sur la demande du Gouvernement, le Secours National, dans ce cadre, organisa deux journées dite "Journée des Régions Libérées". Le bénéfice sera  réparti entre les différentes œuvres qui s'occupaient du secours dans les Régions concernées.

On vendit des bouquets de fleurs sur le parcours du défilé, destinés à être jeté aux Poilus et dont le bénéfice (850 000 francs) sera versé à l’œuvre des Mutilés.

Des insignes de la Journée des Régions Libérées sont proposés aux français.

Probablement des villes organisèrent ces journées ultérieurement.

 

Reconnaissance Aux Poilus

2-3 août 1919

C'est l'Union des Grandes Associations Françaises, présidée par le Président de la République Paul Deschanel et l'historien Ernest Lavisse, qui lança cette Journée. Une fête commémora dans toutes les communes les Poilus morts pendant la guerre. Les familles reçurent le Diplôme de Morts pour la Patrie. Les trois insignes furent distribués aux enfants des écoles et non pas vendus sur la voie publique.

Jour de Deuil National

2 novembre 1919

Le journal officiel du 26 octobre 1919 publie la Loi relative à la commémoration d'un "hommage solennel aux Morts pour la Patrie" qui devait avoir lieu tous les ans les 1 et 2 novembre. Une autre Loi de 1920 transforme cette pratique en FÊTE DE L'ARMISTICE et fixe la date au 11 novembre.

En 1919, ces commémorations eurent lieu dans les cimetières, autour des Monuments aux Morts, et dans les lieux de culte. L'Union des Grandes Associations Françaises, associée à cette journée, distribua aux enfants des écoles qui participaient avec leurs maîtres à ces commémorations, 6 millions d'insignes.

Il existe 6 modèles d'insignes des imprimeries Chambrelent à Paris.

On trouve au dos, quatre légendes différentes : des citations de Paul Deschanel (Président de la République), de l'historien Ernest Lavisse, du Maréchal Foch et de Raymond Poincaré.

Curieusement, les insignes avec le texte de Lavisse, se rencontrent rarement.

 

La journée des mères

1919

Il y en eu plusieurs. Ces journées nous donnent l'occasion de dresser un court historique de l'avènement de la future Fête des Mères, que nous fêtons toujours aujourd'hui.

La natalité française décline en cette fin de siècle. Et dans l'objectif, après la défaite de 1870, de retrouver l'intégralité de notre territoire, le manque d'enfants équivaut à un manque de soldats potentiel. Si bien qu'en 1896, le docteur Bertillon, de l'Alliance nationale pour l'accroissement de la population française, soumet le projet "des fêtes de l'enfance destinées à honorer les familles nombreuses".

L'idée d'honorer les mères de famille courait dans plusieurs esprits philanthropiques comme la proposition du sénateur Piot, d'une décoration pour les mères de famille nombreuses en 1903, ou l'organisation à Artas d'une journée annuelle pour remettre "des récompenses de haut mérite maternel"dont la première eut lieu en 1906.

Le fait fondateur de la fête des mères vint des  États-Unis.

A partir d'une initiative locale de 1905 qui se généralisa, le président Woodrow Wilson proclama officiellement le "Mother's day" comme fête nationale qui se déroulerait chaque année le deuxième dimanche de mai. Les pays anglo-saxons lui emboitèrent le pas. Lors de la première guerre mondiale, les soldats fêtèrent cette journée en envoyant des cartes postales à leur famille. C'est à cette occasion que fut édité, en français, la carte postale ci-dessous, par l'Union américaine, le 11 mai 1919. Le 16 juin 1918 déjà, la ville de Lyon organisait une journée fête des mères (voir médailles, insignes et carte postale dans l'onglet Journées Locales). L'initiative de cette journée en revient au lieutenant-colonel Lacroix-Laval et à Auguste Isaac, fondateur de l'association "La plus grande famille" et, en outre, président de la chambre de commerce de Lyon.

Devant le succès lyonnais, la Chambre des députés projette l'organisation d'une Journée des mères, dans toute la France, qui fut confié au comité composé de "l'Alliance Nationale", de la Ligue "Pour la vie", de "la Plus Grande Famille" et de la" Ligue des pères et mères de familles nombreuses". Après quelques tergiversations, l'unanimité se fit sur la "Journée Nationale des Mères de Familles Nombreuses"(d'abord fixée au 15 août 1919, jour de l"Assomption, elle fut reportée au 9 mai 1920). Membre de ce gouvernement, Monsieur Breton, ministre de l'Assistance et de la Prévoyance sociale, crée le 26 mai 1920, une "médaille de la famille française". Une quête nationale fut organisée (voir les insignes). Il faut attendre le 20 avril 1926 pour que la Fête des Mères obtienne une reconnaissance officielle par le gouvernement d'Aristide Briand. Elle reste encore "la Journée des Mères de Familles nombreuses". Mais la cérémonie officielle nationale est marquée par la remise solennelle des médailles de la "Famille Française" accordées aux mères de familles nombreuses afin de leur témoigner toute la reconnaissance de la Nation.

La Fête des Mères n'est donc pas une création du maréchal Pétain sous le régime de Vichy. Mais elle devient, à cette époque, une célébration emblématique pour tous les français. En 1942, il s'adresse à la radio aux femmes en ces termes :" Vous seules savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts? Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne."

 

 

 

 

 

UNION NATIONALE DES COMBATTANTS

Fondée au lendemain de la première guerre mondiale en 1918, l'UNC a été reconnue d'utilité publique le 20 mai 1920. Ses objectifs : 

- faire reconnaître le droit à réparation des anciens combattants, et plus généralement la reconnaissance de la Nation envers ceux-ci.

- faire vivre le devoir de mémoire en participant aux commémorations et en assurant des témoignages, notamment auprès du monde scolaire et universitaire.

 

Y-a-t-il eu des journées ? C'est possible, voire probable. L'insigne ci-dessous en est-il le témoignage ? Pas sûr. Il existe un insigne en carton pour l'UNC.

Difficile de dater ces cartes postales de la Journée des Œuvres de Guerre.

Les œuvres de guerre, étaient en France des associations destinées à venir en aide aux combattants et à toutes les victimes de guerre, prisonniers, réfugiés, blessés, mutilés, veuves et orphelins. Elles sont encadrées. La loi du limite le nombre des associations caritatives reconnues à 3 242.

Il ne semble pas qu'il y ait eu une Association des Œuvres de Guerre, mais que ce terme englobe toutes les associations qui ont reçu l'aval du Ministère de l'Intérieur.

Cette journée non datée, se situe sans doute après le 30 mai 1916, et avant la fin de la guerre, puisqu'on retrouve sur ces cartes postales, les associations qui étaient actives surtout pendant la guerre, comme Le tricot du Soldat.

Les autres associations sont : Le Foyer du Soldat dont nous avons parlé plus haut et dont une journée date du 27 mai 1917 (ces cartes sont-elles postérieures à cette dates ?), L'Œuvre du Soldat Convalescent,l'Œuvre des Blessés Militaire de l'Hôtel Dieu, l' Œuvre des Mutilés et Estropiés Militaires.

Je ne connais pas d'autres cartes avec la participation d'autres associations.

On peut imaginer que cette Journée a été mise en place uniquement par quelques associations.

Difficile de déterminer l'époque de l'édition de cette médaille. Les écoles ménagères, en France, ont vu le jour dans le dernier quart du XIXe siècle. Elles ont perduré jusque dans les années 70. Le nom du graveur, Marcel Pautot ne nous donne pas beaucoup d'indication, si ce n'est qu'il a œuvré pendant la première guerre mondiale, ...mais aussi après. Né en 1866, il décède en 1963. Le style du graphisme s'apparente à ce qui se pratiquait dans l'entre deux guerre.

Avers: ÉCOLE URUGUAY FRANCE / M.PAUTOT

Revers: dans une couronne d'olivier, ESCUELA DEL HOGAR / ÉCOLE MÉNAGÈRE/ POUR ORPHELINS / DE LA / GUERRE.

La médaille se rapporte bien à la première guerre mondiale, mais pourquoi l'Uruguay ? Il existe au moins une autre médaille, frappée en Amérique du sud, pour le Comité des dames françaises de Buenos-Aires 1914-1917. Soit, pour l'Argentine.

Je n'ai pas trouvé d'explications à ce sujet.

LES PUPILLES DE LA NATION

Ce n'est pas une médaille de journée à proprement parler. On la trouve avec son boitier d'origine, et aussi attribuée. Elle a pu être utilisée, et offerte, en remerciement au dévouement à l’œuvre des Pupilles de la Nation, c'est-à-dire des enfants orphelins d'un père tombé au combat.

Elle est signée en bas à droite : Séraphin.

S'agit-il de Séraphin Soudbinine artiste russe installé à Paris en 1904. La gravure ci-dessous rappelle son style, mais il n'y a rien de sûr.

Sous la signature, une date : 1919.

Insignes divers non attribués de journées